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Ami-camarade copain (Étymologiquement, pour ceux qui l’ignorent,
celui avec lequel on partage son pain), amie-camarade copine (Arrête,
tu m’excites), j’avoue tout. Le texte ci-dessous, je l’avais
originellement écrit pour la page "L'Épopée
de l'IndispensablE narrée en Encycliques", et puis, au final,
cette page s’est trouvée vierge de tout texte et conséquemment
ce texte orphelin de toute page. "Euh… et alors Vaquette
?" Alors ? Voici donc la première surprise de cette page
éponyme (tu l’auras noté), les autres devraient
trouver leur place ici ou là au gré des péripéties
vaquettiennes.
Stade de France, 13 avril 2412, devant un parterre de quelques
adorateurs du Grand Mythe Vaquettien triés sur le volet,
l'IndispensablE présente, avant sa tournée planétaires
(Live sur mars retransmis en zyboréalité méta-virtuelle
par tachions à vitesse contrôlée simultanément,
et ce malgré le décalage horaire, sur Vénus,
Jupiter et Pluton sous réserve d'habilitation délivrée
par les autorités militaires compétentes) en avant
première son nouveau spectacle : "Comment je suis devenu
immortel", clin d’œil autobiographique à
son best-seller des années 2010, "Vaquette, maître
du monde".
Tu es aux anges, bien sûr, baignant ta félicité
dans l’éther, car tu fais partie de ces 80.000 privilégiés
qui ont pu obtenir un billet pour ce show case très privé
(En fait, j’t’explique, c’est ma cousine qui fait
du business avec un type qu’a rencontré une droïde
qui vit dans la même cité virtuelle que le mec qui
s’occupe de l’entretien du cyber-coiffeur de l'IndispensablE.)
Alors, tel un Didier Super auréolé de son éphémère
statut de vedette parvenant un soir d’ivresse à fourrer
Miss Marcq-en-Barœul derrière la baraque à frites
du stade Bollaert, tu te la pèteras, cela est bien naturel,
narrant à tes voisins qui, bien sûr, eux aussi y étaient,
tes souvenirs héroïques d’ancien combattant ayant
partagé sans frémir l’épopée vaillante
du Prince du Bon Goût : "Ah ! Le concert au Vendémiaire,
en 1995, à Montreuil, ça, c’était quelque
chose…"
Pourtant, un sentiment venu d’ailleurs, enfin, du plus profond
de ton cerveau reptilien, risque alors de gâcher ton plaisir
: tu as peur. Peur que ton mensonge outrecuidant ne soit découvert,
et que se dresse devant toi l’incarnation du jugement dernier
en la personne d’un punk cacochyme, mais de deux mètres
de haut pourtant, qui te démasquera : "Tu mens ! Moi,
j’y étais, et jamais, au grand jamais, ça ne
s’est pas passé comme cela ! Rougis pour ton infamie
petit homme !" avant que sa chaîne de vélo ne
s’incarne à son tour en balance de la justice divine
punissant les vilains (Attention, une référence au
milieu ponk parisien est habilement dissimulée dans cette
phrase.)
Je te rassure tout de même, cela est pour le moins improbable
car, d’abord, à l’époque ils étaient
trois dans la salle, sur 80.000, ça fait moins d’une
(mal)chance sur 25.000, et puis, ces trois là me cracheront
alors depuis bien longtemps à la gueule : Vaquette ? Enculé
de récupéré à la solde du grand capital
intersidéral maintenant qu’il a signé chez Uranus
entertainment ! Néanmoins (On n’est jamais trop prudent,
n’est-ce pas ? – je parle pour vous bien sûr),
afin de t’éviter un jour un tel désagrément,
potasse donc avec attention l’épopée vaquettienne
narrée sur cette page, apprends chacune de ces Bulles par
cœur, et alors seulement, avec cette assurance qui peux te
laisser espérer devenir un jour député de la
Corrèze ou de la Nièvre, tu pourras sereinement mentir
lorsque tu assèneras triomphant : "Oui ! Moi aussi j’y
étais, depuis le début !" (À un détail
près pourtant : si la première Bulle de l’Encyclique
aux fidèles du Grand Mythe Vaquettien date du 26 septembre
2002, le premier concert de l'IndispensablE remonte tout de même
à 1987.)
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