Vingt ans après.
Sur une petite route de montagne entre la France et
l’Italie, une voiture de sport, rouge et chère, roule vite, très vite. Deux
cents mètres plus haut, une herse installée en travers de la route, vingt
gendarmes, français, armés de pistolets-mitrailleurs, protégés par des gilets
pare-balles, interdisent le passage. La voiture freine violemment pour
s’immobiliser à moins d’un mètre du premier fonctionnaire qui salue,
militairement :
— Contrôle
d’identité. Veuillez couper votre moteur et présenter vos papiers ainsi que
ceux du véhicule.
Sous le bras gauche du conducteur, un holster, dans le
holster, un pistolet automatique de fort calibre, chargé. Sa main s’en
approche, et, calmement, avec un grand sourire, le regard plongé droit dans les
yeux du gendarme qui n’esquissera pas même un geste, il tire de sa poche
intérieure une carte tricolore qu’il paraphrase simplement en ces termes :
— Commissaire divisionnaire
Vaquette, un problème brigadier ?
Et ça m’amuse encore.