Tout
est jeu, tout est jeu, mais
il y a deux façons également détestables
de jouer au TRIVIAL PURSUIT.
La première, c'est de croire que c'est vraiment important
de gagner, de gueuler quand les autres déconnent,
et de penser qu'on est très très intelligent,
et très très culturé quand on répond
bien aux questions. La deuxième, c'est de répondre
tout le temps n'importe quoi, de tricher ouvertement, et
d'empêcher les autres de jouer - eh, mon grand! si
t'as pas envie d'être là, personne ne t'oblige,
tu te casses, et tu vas jouer à côté
au pendu.
Tout est jeu, tout est jeu, et pourtant,
"on est joyeux sans savoir, d'un rien, d'un beau
soleil... des bêtises... Mais enfin tellement joyeux,
d'une telle joie à vous étouffer, qu'on sent
bien qu'on désire autre chose en secret. Mais quoi?
et toutefois déjà nécessaire".
Mais quoi? Très bonne question, dans le fond, monsieur
BERNANOS : Dieu, bien
sûr.
Et là, un quelconque pusillanime exulte, exhibant
sa carte à un parti gauchisant, une vague fédération
prétendument libertaire, et s'écrie: "je
l'savais! je l'savais! Vaquette fasciste! Vaquette fasciste!
Un jour, mal en-touré par ses amis nazis, il écrira
dans un journal d'extrême droite: voilà comment
j'ai infiltré RADIO LIBERTAIRE", alors
même que la seule infiltration connue à Gribeauval,
est celle de l'eau, parfois mêlée au sang,
dans les douves, ou dans les oubliettes.
Oui donc, DIEU. Oh! certes pas le dieu extrinsèque
à l'Homme d'une bigote ou d'un Jacques
GAILLOT, qui ne serait qu'obéissance et résignation,
mais bien le DIEU intrinsèque à l'Homme qui
pourrait s'adresser à VAQUETTE
en ces termes: Tu penses, donc Je suis.
Un Dieu, qui fait que l'Homme n'est pas tout à
fait un singe, et que, même la première Caissière
à Leclerc venue, a, au fond d'elle, dans son
cas bien caché, un désir d'absolu. Un DIEU,
qui fait qu'un branleur préhistorique dont toute
l'énergie devrait tendre, en bonne logique pragmatique,
à manger, dormir, survivre malgré les ours,
et parfois, à baiser ses femelles, s'enferme dans
une grotte pour y peindre un bison, parce que c'est inutile,
et que le geste est beau.
Un DIEU, enfin, qui me fait répéter, inlassable,
entêté, ridicule, candide et pitoyable, mais
sincère et déterminé: moi, moi,