Ami-camarade adorateur du Grand Mythe Vaquettien,

Elle était belle (et on croirait ce nom comme inventé pour elle, n’est-il pas ?), que dis-je ? elle était MagnifiquE ma Bulle vingt-et-unième, avouons-le, lorsque le désespoir se maria au rire avec cette élégance qui est la marque des plus grands. Et moi, moi (J’veux être Grand et Beau), haletant, j’attendais, tel le mâtin à l’aube la première caresse de son maître, des dizaines, des centaines, des milliers de mails enthousiastes qui tous auraient hurlé ma grâce, m’auraient revêtu du manteau de la gloire et écrasé par les louanges de la sollicitude. Au lieu de cela, que reçois-je ? un lapidaire "Trop long." Je vous jure que c’est vrai et tant fut grand mon désespoir qu’en cet instant il me conduisit au bord de l’abîme, là où les morsures des mouches de la foire vous laissent exsangue – les Nietzschéens apprécieront (Parce que tu es tendre et juste, tu dis : “Ils sont innocents de leur petite existence.” Mais leur âme étroite pense : “Toute grande existence est coupable.”)
Et alors, me rétorquerez-vous, il ne s’agit là que d’un unique mail ! Certes ! Il est vrai ! Mais c’est un de trop ! Aussi, à compter de ce jour, je fais la grève de l’Encyclique, ma voix romaine un instant réapparue dans le silence abasourdissant de la pensée française va de nouveau laisser la place à un silence de Maure (Vous avez vu ? J’ai encore amélioré mon drolatique jeu de mots – trop fort le Vaquette !) Et nul, je dis bien rien ni personne ne me fera sortir de ma retraite muette et glacée, si ce n’est, si ce n’est, peut-être – oui, tu as bien entendu, tout n’est pas perdu car il reste un espoir : vous, vous, mon public chéri, vous, ma plus belle histoire d’amour, vous, adorateurs du Grand Mythe Vaquettien, vous, pour peu que de concert, d’un seul homme, d’une seule femme, vous me couvriez d’éloges, me répétiez inlassables combien j’ai pu vous manquer durant cette longue année d’absence, chantiez à la face du monde la Grandeur et la Beauté de mon talent imperméable à tout négationnisme, pour finir par agonir d’injures le pusillanime cauteleux, disons-le, qui osa m’envoyer cet impardonnable "Trop long." – rappelez-moi de le faire tondre par mes gens lorsque je serai, enfin, Maître du monde.
J’attends donc vos mails enthousiastes (et sincères), et d’ici là, je boude : vous êtes prévenus.

Voilà, ami-camarade adorateur du Grand Mythe Vaquettien, tout est dit, et ce, pour l’ultime fois, enfin, peut-être.

À jamais pour de nouvelles aventures (enfin, peut-être).

Crevez tous (prochain spectacle courant 2012 – enfin, probablement),

L’IndispensablE