Ami-camarade adorateur du Grand Mythe Vaquettien,
Et dire que j’en sais qui, s’étant inscrits à mon Encyclique, craignaient d’être spammés, ensevelis sous les Bulles, étouffés par l’amphigouri vaquettienne ! En lieu et place, d’autres, peut-être les mêmes d’ailleurs, abasourdis de ne plus recevoir aucun mail de l’IndispensablE depuis si longtemps se réinscrivent régulièrement à ladite Encyclique, vouant aux gémonies les turpitudes du réseau mondial qui ont dû les priver depuis tant et tant de la parole du Prince du Bon Goût. La réalité est ailleurs, bien sûr : il sera dit et répété que je ne vous écrirai que pour vous annoncer des nouvelles tangibles, en voici donc après six mois d’absence.
Nous en étions restés (Voir Bulle 44) à cet instant de l’histoire, de l’Histoire pardon, où le chevalier rouge, fourbu mais rasséréné après son épique triomphe contre l’hydre "Crevez tous, premier massacre" aux quatre coins des royaumes de France, de Wallonie, d’Helvétie et du Jura libre, vagabondait sur le sentier immense de son imagination avant que d’arriver à cette croisée des chemins qu’il vous narra (Bulle 44 toujours) et où il s’arrêta, circonspect. Quelle(s) route(s) prendre à présent – avant de repartir bien sûr, d’ici quelques temps, reposé, pour les nouvelles conquêtes de son deuxième massacre – afin de s’offrir ce repos du guerrier, non pas oisif évidemment au risque de laisser rouiller épée et armure, mais récréatif, qu’il a bien mérité ? Cinq chemins bordés de lys et de roses rouges, cinq panneaux aux lettres d’or sur lesquelles trônent d’immaculées colombes, cinq projets qui l’appellent : un polar, deux concerts, une chronique ou un restaurant éphémère (Définitivement, voir Bulle 44) – que choisir ? Après en avoir longuement débattu au cœur d’un sentier bourbonnais avec sa princesse celte enlevée à d’odieuses mains barbares (600 euros par mois pour un boulot de merde : vous connaissez pire comme mains barbares ?) lors d’une héroïque expédition aux confins de la Bretagne profonde, il fut acquis que le chevalier rouge chevaucherait sa monture pour batifoler sur ce qui, à cet instant du moins, semblait être un chemin joyeux à l’intitulé sémillant : "Du champagne, un cadavre et des putes" – le polar, donc, pour ceux qui n’auraient vraiment pas suivi l’épisode précédent.
Et voici donc Vaquette monté sur son fier destrier, il est beau, il est grand, il est rouge, sa dame l’acclame, les colombes roucoulent pour lui, les roses et les lys le saluent, ce ne sera qu’une péripétie, pas même une aventure, une affaire de deux mois, ludique, un jeu sur les codes du roman policier avec pour seul but de prendre du plaisir et de tenter de vous en donner – définitivement une récréation.
Nous sommes alors au cœur du printemps, le chevalier avance grand train sur sa route, droite, brève, fleurie, qui l’amènera bientôt à ce château charmant qu’il distingue au lointain. Mais… mais, que se passe-t-il soudain ? Le soleil se cache, de gros nuages noirs apparaissent, au loin le tonnerre gronde et des éclairs zèbrent le ciel. Le chemin se fait à présent sinueux, il grimpe impitoyablement parmi les rocailles, les chardons ont remplacé les roses, plus de colombes mais des aigles royaux, menaçants. Comme victime d’une hallucination, le Prince du Bon Goût voit sa route se distendre pour s’allonger sans fin et le château hospitalier qu’il espérait au loin devient peu à peu un donjon, inaccessible et noir, surmontant un à-pic.
Qu’a-t-il bien pu ainsi survenir pour transfigurer aussi substantiellement sa récréative aventure ? Le chevalier le pressent, il porte sa main à sa besace de cuir rouge qu’il croyait avoir clos de toute la force de son âme : elle est béante. Ainsi, ses craintes sont devenues réalité, le monstre s’est échappé de la cache où il devait rester reclus, en vacances pour quelques mois, et a ruiné de son gigantesque pouvoir le doux rêve d’une réussite rapide, agréable et aisée. Mais qui donc peut bien ainsi posséder cette terrible puissance ? Qui ? Qui ? Ne sais-tu pas déjà la réponse, ami-camarade lecteur ? C’est bien sûr la fée – appelez-la sorcière si cela vous chaut – qui depuis toujours hante et dévore notre prince : gigantesque, excessive, magnifique, exclusive, impérieuse, elle trône, elle juge, elle exige, elle méprise, elle ordonne – l’Ambition ! C’est elle qui, d’un violent coup de son tonfa magique, a transformé deux mois de récréation ludique en une Quête aride et, semble-t-il, interminable, suivre l’étoile, peu m'importent mes chances, peu m'importe le temps (C’est rien de le dire…) ou ma désespérance et puis lutter toujours sans questions ni repos, se damner pour l'or d'un mot d'amour ; je ne sais si je serai ce héros mais mon coeur serait tranquille et les villes s'éclabousseraient de rouge parce qu'un malheureux brûle encore, bien qu'ayant tout brulé, brûle encore, même trop, même mal, pour atteindre à s'en écarteler, pour atteindre l'inaccessible étoile…
Revenons quelques mois en arrière. Nous sommes en avril et le travail sur le DVD du premier massacre s’éternisant exagérément ne me laissant aucun espoir d’une réussite satisfaisante avant, de nouveau, plusieurs mois de travail et me causant des tracas surs aux "odeurs de cuisine et d’ordures ménagères" que j’essaye tant que faire se peut d’éviter à mon existence qui mérite infiniment mieux, j’ai pris la décision radicale de reporter sine die la sortie dudit DVD (qui pourrait d’ailleurs voir le jour, à terme – je ne donne plus de dates, ça m’évitera de me décevoir – sous forme d’une clef USB à l’effigie de Vaquette même si je ne vous cache pas que ce support coûte passablement cher (Mais vous êtes généreux, non ?) : à suivre…) pour donner désormais mon absolue priorité à la "production artistique" au détriment de tout le reste : tant pis pour ceux qui n’ont pas vu le spectacle sur scène, c’est con, vous auriez dû venir...
Précisons, pour mieux me comprendre, qu’entre la sortie de mon "Je gagne toujours à la fin" suivie par la tournée de reprise de "J’veux être Grand et beau" en 2003-2004 et le CD du premier massacre de "Crevez tous" en 2008, il s’est écoulé quatre ans, quatre trop longues années durant lesquelles j’ai cru dépérir – Crève Vaquette ! – et je me suis depuis juré qu’on ne m’y reprendrait plus : sous prétexte d’achever tous les projets en cours (DVD, publication de ma correspondance, mise à jour du site Internet, etc. etc. etc.), somme toute de bien faire les choses avant de passer à la suite, je les ai à l’époque terriblement mal faites et me suis enfermé dans un cercle vicieux, improductif et délétère (je pèse mes mots), bref, au risque d’illustrer le "syndrome de la boulangère" (qui parle mal à son prochain client parce que le précédent n’a pas été aimable : c’est un classique de la psychologie humaine (en particulier de la psychologie de couples…)), je me suis désormais promis de faire l’exact contraire. J’aimerais beaucoup, vraiment beaucoup, soyez-en certains, sortir ce DVD (ou cette clef USB, donc) afin de témoigner de ce travail qui, le temps et les agitations sarkozystes passant, se révèle de plus en plus douloureusement pertinent, mais il est avant tout hors de question, de façon impérative, que je reste de nouveau quatre ans, ni trois ou même deux, sans me plonger dans un projet réellement nouveau, et tant pis si s’accumulent pour cela les "unreleased" – je ne doute pas d’ailleurs que vous me donniez toutes et tous raison sur ce point : sans même songer à devenir Costes, que Vaquette "produise" un peu plus ne semble pas une idée si mauvaise que cela, non ?
Le DVD évacué, donc, j’ai fait pouf pouf entre les cinq récréations que j’envisageais alors (Voir Bulle 44, est-il besoin de le répéter ?) et mon choix s’est assez vite porté, comme une évidence, sur "Du champagne, un cadavre et des putes", le polar dans le monde merveilleux de la prostitution française – Allez ! Riez ! Vous avez bien le droit, tous ceux à qui j’ai crié haut et fort (Je vous jure, j’étais alors pleinement convaincu) qu’un nouveau roman, moi ? non ! jamais ! vous entendez ? jamais ! Et puis, parjure, me voilà de retour à d’anciennes amours, là encore, je ne doute pas que la grande majorité d’entre vous me donnent absolument raison : Vaquette qui fait du hip-hop, oui, certes… c’est intéressant… mais… euh… c’est un nouveau bouquin qu’on veut connard !
D’ailleurs, s’il faut être absolument honnête, parjure, pour le coup, je ne le suis qu’à moitié. Lorsque je pensais nouveau roman, je pensais "Il est urgent d’instiller du plomb dans les têtes", un bouquin pour donner raison à Jean-Bernard Pouy qui avait dit de moi il y a quelques années que j’avais tout pour écrire LE grand roman de ma génération, l’histoire radicale d’un monsieur qui se lève un matin et qui décide de ne plus supporter notre société de l’abêtissement médiatique et de la manipulation du désir par le marketing et qui, en conséquence, exécute un par un les présentateurs télé, les chefs de produits des grandes marques, les intellectuels de service… Comme dans la plupart de mes projets, cela aurait été (cela sera à terme, espérons-le) la conséquence d’une réflexion de plusieurs années (dans ce cas, elle a commencé il y a quatre ans) ayant donné naissance à des pages et des pages de notes et dont l’origine est dans le "Je", un ressenti, une vision du monde, quelque chose d’intérieur, de personnel, qui peu à peu mûrit jusqu’à aboutir à un projet très structuré.
Or, et je ne sais pas si je vais être convaincant ni même compréhensible, mais, disons, le "stimulus" qui me fait à présent écrire "Du champagne, un cadavre et des putes" n’a rien à voir avec celui qui m’a fait écrire "Je gagne toujours à la fin" (ou "J’veux être Grand et Beau" ou "Crevez tous, premier massacre" ou…). Ici, tout est parti d’une rencontre (étonnant, non ? de la part de quelqu’un qui se prétend, à juste titre je crois, essentiellement solitaire et exclusivement déterminé par sa propre volonté), d’un désir de porter une parole qui, à l’origine du moins, n’était pas la mienne, et c’est finalement très rapidement que la structure me permettant d’accomplir ce but (l’intrigue du polar en l’espèce) s’est imposée en moi. C’est pour cette raison d’ailleurs que j’ai dans un premier temps pensé à une récréation, je ne m’imaginais pas mettre tout autant d’ambition (pas plus qu’autant de travail de structuration d’ailleurs) dans un projet né si vite hors de moi que dans un autre trouvant ses racines dans un "ressenti intérieur" qui avait pris le temps de s’imposer totalement dans mon esprit.
Et puis, l’ambition est venue d’elle-même – je suis incorrigible ! –, trois fois (J’entends de trois façons, pour trois raisons différentes, si tant est que, cohérence oblige, ce ne soit pas peu ou prou les mêmes).
D’abord, une première fois en lisant mes collègues (ceux qui écrivent du "polar d’enquête"), depuis les classiques jusqu’aux contemporains, tous (parmi ceux qui me sont tombés sous la main, donc), sauf Gaston Leroux et son "Mystère de la chambre jaune" (et Conan Doyle aussi à sa manière), sont d’une fainéantise épuisante. Lisez Agatha Christie, elle remplit des pages et des pages, on joue avec elle à trouver qui est l’assassin – trop golri ! – mais, au final, lors du dernier chapitre, elle nous sort une info de son chapeau, une info qu’on ne pouvait pas même pressentir, et hop, voilà, surprise, l’assassin c’est lui et personne ne l’avait deviné ! J’ai même lu un truc abasourdissant où l’auteur (?), français, contemporain et publié dans une collection très réputée du genre (Ce serait méchant de donner les noms, je m’abstiens donc, et puis, des aussi mauvais, il y en a tant !), nous balade au milieu de dix suspects dans un endroit clos pour, au final, comme il n’arrive pas à conclure mais qu’il a rendu son quota de pages à son éditeur (200 écrites en gros caractères) – C’est ça être professionnel ! Naïf que j’étais, j’ai longtemps cru que c’était exactement le contraire : être compétent, simplement, et puis tout aussi simplement exigeant –, sort de son chapeau un tueur maniaque qui justement passait par là ce jour-ci et dont, bien sûr, on n’avait pas entendu parler depuis le début ! Abasourdissant, donc. Moi, j’ai envie de vous faire un vrai polar où on joue à chercher qui est l'assassin, c’est la première chose qui m’amuse et me motive. Un bouquin dans lequel à aucun moment l’enquêteur n’en saura plus que vous (et comme lui, au final, confondra l’assassin, cela veut dire que vous aurez tous les éléments pour démêler seuls l’intrigue) mais où pourtant j’espère vous "manipuler", vous emmener sur des fausses pistes, sur des vraies pistes aussi (en particulier, vous aurez le choix (entre autres) entre deux suspects que tout oppose (si ce n’est la jeunesse, le charme et l’argent – je sais, ce n’est pas rien…), un cynique qui fait du "business" comme notre époque en crée tant et un oisif parangon (semble-t-il) de droiture et de vertu : nul doute qu’alors (tour à tour, ou pas, nous verrons) vous penserez, du moins je l’espère, "Ouais, c’est sûr, c’est le salaud le coupable !" ou "Bouais, un mec aussi bien, ça n’existe pas, ça doit sûrement cacher quelque chose de pas très clair !", ou tenez, mieux encore, "Vaquette, on le connaît, le Grand et Beau est immaculé et le petit et laid est coupable, c’est couru d’avance !" ou bien "Je le vois venir Vaquette avec ses désillusions dues à l’âge, il ne croit plus en rien et, pour l’illustrer, didactique comme toujours, son personnage qui paraît si pur n’est qu’un infâme salaud !" pour au final vous perdre en conjectures "Oui mais si en fait Vaquette voulait nous faire croire justement que le contraire de ce qu’il pense est le contraire de ce qu’on croit qu’il va vouloir qu’on pense mais qu’en fait c’est un piège et à la fin c’est le contraire de l’opposé de l’inverse de l’hypothèse qui semble la plus fausse à moins que, justement, c’est trop fort, ce ne soit pas du tout ça !"), pour qu’arrivés au dénouement, complètement perdus, vous vous écriiez "Mais putain, je le savais, j’étais sûr(e) que c’était lui (ou elle…) !" alors même que vous étiez convaincus du contraire quelques pages plus tôt : je ne vous cache pas que dès lors mon but sera atteint et que je serai aux anges. Je ne vous cache pas plus d’ailleurs que j’ai conscience que c’est un (très) difficile travail d’équilibriste et que je l’appréhende avec énormément d’humilité tout autant que de, disons pour ceux qui connaissent mon travail, prétention, parce qu’après tout, ce genre de jeu de construction qui nécessite rigueur, intelligence, travail, imagination structurée et tournure d’esprit ludique, si un scientifique normalien qui adore le jeu n’y arrive pas, c’est à désespérer de tout. Finalement, comme toujours, "je veux créer un monde à ma mesure, simplement pour savoir ma mesure", pour tenter une fois encore de connaître un peu mieux la réponse à cette question qui depuis si longtemps m’obsède : "Alors Vaquette, mégalomane, ou simplement ambitieux ?"...
L’ambition toujours, une deuxième fois, elle m’a sauté à la gueule à peine j’avais mis le pied dans la chambre, ou plus exactement la tête, d’un tapin. Comme ce serait regrettable, et détestable aussi, de ne me servir de la prostitution que comme d’un vague décor émoustillant dans lequel évolueraient des caricatures, celles que nous vendent les médias dès que l’audience baisse ou qu’un footballeur tire un coup, celles qui emplissent les sermons, au choix, des réacs ou des féministes (de la plupart du moins) : dans les deux cas, comme dans toute propagande, d’être humain libre avec ses qualités, ses défauts, ses chances, ses questions, ses doutes, ses problèmes, ses choix surtout, il n’en est nulle question, en lieu et place, un seul et unique archétype figé – beurk ! Diable, que je ne me serais pas senti très fier de moi, sous prétexte de récréation, de réduire des vies à cela ! Et puis, par delà la prostitution et plus encore l’image que la société porte sur la prostitution et comment elle influe directement, beaucoup plus que la réalité des passes, sur la vie concrète des "travailleuses du sexe" (pour citer l’excellent lesputes.org – "halte à la putophobie !"), ce roman va me permettre de parler de l'état de notre société amorale sarkozyste du cynisme et de l'argent vulgaire, de cul SM (Là encore, diable ! qu’on en entend des bêtises fantasmées de la part des réacs et des féministes décidément absolument d’accord entre eux dès qu’un désir sexuel, ou pire, bestial, a le malheur de poindre à leurs chastes oreilles), de mon rapport aux dames, au fantasme de la jeune fille en détresse qu’il faut secourir, de mes désillusions aussi, mon désenchantement disons, de mon rapport à l'argent pas vulgaire, etc.
Ambition acte trois enfin, comme Orelsan (ce doit être pour ça que je l’aime bien), parce que sa "peur de l’échec" fait qu’il travaille deux fois plus que les autres et, malgré l’image de branleur irrécupérable qu’il voudrait se donner, cela se sent malgré tout sur disque ou sur scène. Mais je digresse, l’ambition, une troisième fois, m’est venue en travaillant concrètement sur le projet, simplement parce qu’au quotidien, je ne supporte pas de faire les choses mal. Aussi, là où j’aurais pu me contenter d’un décor posé artificiellement quelque part en France et de l’imaginaire collectif sur le quotidien de la police ou la vie des prostiputes, j’ai fait un très imposant travail de recherche afin d’écrire un roman extrêmement "sourcé". Outre la réalité de la prostitution et des bars à champagne que j’ai passé, sur le terrain, des semaines si ce n’est des mois à creuser pour dépasser les clichés faciles du genre (dans quelques temps, lorsqu’il y aura prescription, je vous raconterai – peut-être… – tout cela plus précisément), j’ai passé deux demi-journées avec un officier de gendarmerie judiciaire (J’ai même contacté le ministère de l’Intérieur mais, après m’avoir baladé quelques semaines, ils ont finalement refusé de me recevoir, officiellement par crainte de me "dévoiler des techniques de police de nature à affecter la sécurité de l’État" – rires !) afin qu’il me révèle précisément ces mille et un détails de la réalité d’une enquête que chacun imagine vaguement mais dont le citoyen lambda n’a au final aucune idée précise (Spéciale dédicace aux flics de R.I.S (Je me suis tapé ça aussi (et puis quelques Colombo dans la foulée), moi qui n’ai pas la télé, c’est vous dire si j’ai bossé…) qui en deux jours, ayant retrouvé un squelette vieux de quinze ans, remontent jusqu’à l’assassin grâce à un poil de cul coincé entre les dents de la victime – là encore, rires !), j’ai été voir des copains experts en netéconomie ou en informatique des réseaux (Vous comprendrez pourquoi en lisant le bouquin…), les caméras de vidéosurveillance berruyères (de Bourges, là où se situe l’action) n’ont plus aucun secret pour moi et j’ai été jusqu’à visiter tous les châteaux des alentours pour trouver le logement idéal de l’un de mes personnages – "Victrix patienta fati", vous verrez –, tenez, j’ai même été jusqu’à m’intéresser aux voitures et aux motos de luxe et de collection pour mieux typer la psychologie de tel ou tel des protagonistes : rouler en Moto Guzzi Bellagio et en Corvette C3 ou en Porsche Cayenne et en BMW Z4 Roadster, ce n’est pas du tout la même façon de montrer qu’on a du pognon…, bref, j’en passe, des pires comme des meilleurs (les supporters de l’Olympique lyonnais tout comme les élèves du "BTS de commerce international à référentiel européen de l'Institut d'enseignement supérieur Sainte-Marie - Saint-Dominique" apprécieront la pertinence des sources – ça, c’est pour le plus cocasse), j’ai senti, et plus j’avançais dans ce travail, plus je savais qu’il me serait utile, que cette véracité factuelle me permettrait de construire un univers absolument crédible servant, aussi bien pour l’auteur que pour le lecteur, de carcan au jeu central "Pourquoi, comment et par qui a été tuée la victime ?", un peu comme dans un jeu de rôle il faut que l’ensemble des invariants externes soient clairement définis pour que les personnages puissent bénéficier d’une absolue liberté au cœur de ce décor (Si je n’ai pas été suffisamment clair, disons que c’est justement parce que, par exemple (N’y voyez aucune piste, aucun indice, je vous livre simplement la première idée qui me vient), une caméra de vidéosurveillance se trouve à tel endroit et pas à tel autre ou que le code de procédure pénale impose de réaliser les opérations d’enquête dans un certain ordre, que telle ou telle hypothèse de l’enquêteur (et donc du lecteur si vous m’avez bien suivi (et évidemment conséquemment de l’auteur en amont)) se révèle invalide quand la bonne solution, mais oui, bon sang mais c’est bien sûr, est la seule possible au final – comme dans Conan Doyle ou Gaston Leroux, définitivement...
Bien, résumons donc (Ouf ! C’est presque fini !) J’écris un polar, un vrai polar d’enquête particulièrement réaliste et bien sourcé dont la trame romanesque (le jeu du "Mais qui est l’assassin ?") sera centrale et qui, contrairement à mes autres travails (Oui, j’écris travails, pas travaux, ce n’est pas de la maçonnerie), est né d’un stimulus extérieur à moi bien loin de l’habituel "Je" vaquettien (Je résume bien, non ?) Bref, vous l’aurez brillamment compris, je suis parti pour sortir un objet qui, à tout point de vue, sera très différent – du moins dans l’intention, la prudence m’ordonne d’attendre le résultat… – de mon "Je gagne toujours à la fin", aussi, par pitié, accueillez-le comme il se doit et non avec les éternels regrets de ceux qui ne s’épanouissent que dans le connu : Ah ! Tout de même ! C’était mieux avant…
De mon côté, il me faut vous confesser pour conclure que cette "nouvelle" façon de travailler me donne pas mal de trac, la peur d'être sur une fausse piste, un truc "pas pour moi", ou plus précisément, "pas essentiel pour moi", et, dans le même temps bien sûr – ça ne vous étonnera guère –, je vous confesserai tout aussi sincèrement que ça m'excite terriblement d’une fois encore aller voir ailleurs si j'y suis.
À bientôt donc pour de nouvelles aventures (Je m’abstiens par expérience de vous donner une date de parution de crainte d’être une fois encore en retard sur mes prévisions éternellement optimistes. Disons que je vous donne rendez-vous avant la fin de l’année. D’ici là, j’ai bon espoir d’en savoir un peu plus),
Crevez tous,
L’IndispensablE
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